Opera Omnia

38. VOCATIONS ­ NORMES POUR L'APOSTOLAT

Les âmes appelées à la vie eucharistique sont très nombreuses. Il faut coopérer avec la Providence divine pour les amener dans la bonne voie. Le problème des vocations est le grand problème qui s'impose à ceux qui comprennent les désirs du cœur du Maître divin et qui veulent le seconder. Cependant, le problème des vocations et de leur formation n'est pas compris suffisamment, et il est entravé.

Le Divin Maître a prêché pendant trois ans, et il n'a jamais quitté la Palestine, terre qui n'est pas plus étendue que le Piémont. La plus grande partie de ces trois années, il l'a dédiée aux vocations. Les appelés à l'apostolat ont été l'objet continu de ses soins. Venez avec moi, je ferai de vous des pêcheurs d'hommes (Mc 1, 17).
Si nous enlevions de l'Évangile les discours faits aux Apôtres et ce qui se réfère à leur formation, nous enlèverions vraiment une très grande partie. Il les instruisait; il les amenait avec Lui; il les envoyait prêcher deux par deux, et lorsqu'ils revenaient, il les accueillait avec bonté, et il s'intéressait au fruit de leur travail (Mc 6, 7.31).
Lui, le Maître, il nous a donné l'exemple. Il a recommandé de prier pour les vocations (Lc10, 2); il leur a promis l'Esprit Saint et il l'a envoyé. Je ne vous appelle plus serviteurs, je vous appelle amis parce que tout ce que j'ai entendu auprès de mon Père, je vous l'ai fait connaître (Jn 15, 15). La veille de sa mort, il a réservé une grande partie de sa prière sacerdotale pour ses Apôtres. Père, que ne se perde aucun de ceux que tu m'as donnés. Je veux que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi (Jn 17, 24).
Il les a sauvés. Si donc c'est moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci (Jn.18,8).
Il ne leur a pas manifesté de regret parce qu'ils l'avaient abandonné. Ressuscité des morts, il a réservé ses apparitions à Pierre et aux Apôtres et il a continué à s'occuper de leur formation jusqu'à la descente du Saint Esprit qui confirme et complète son œuvre.

Conclure: soin des vocations, recrutement et formation, selon l'orientation des Constitutions.

L'apostolat liturgique est dans le cœur de l'Église. Il ne s'agit pas d'un apostolat qu'on ajoute ni d'une œuvre souhaitable, mais il s'agit d'une œuvre commandée dans sa substance, que l'Église exerce depuis environ deux mille ans, et que vous assumez comme votre propre tâche.
L'Église vous précède dans ce grand apostolat. Votre devoir est d'être des Disciples dociles et de seconder le soin de cette Mère, les enseignements de cette Maîtresse.

Que ferez-vous donc vous qui en êtes encore à l'a, b, c? Concentration de l'intelligence, du cœur, de la volonté. Servir Dieu totalement. On exerce cet apostolat avec les moyens que vous connaissez, avec ceux qui vous ont été suggérés. Un champ immense et très élevé s'étend devant vous.

Les Bénédictins soigne surtout la liturgie. Ils la pratiquent d'une façon spéciale et ils en donnent l'exemple.

Tout ce qui est une extension de cet apostolat vous appartient. Faites tout ce que vous pouvez. Pourrez-vous avoir des Centres de diffusion? Oui, de façon convenable, de manière à ne pas trop vous exposer au public.

Pourrez-vous avoir des coopérateurs dans cet apostolat? Certainement, et c'est à cela qu'on doit arriver. Avoir comme aide des curés, de bons fidèles qui connaissent et diffusent. Donc, avoir un grand soin des coopérateurs et que ce soin soit de plus en plus compétent.
Il serait important et très utile d'avoir un petit Centre dans chaque paroisse.
Pouvez-vous faire exécuter des choses par d'autres personnes? Bien sûr, et plus vous réussirez à faire travailler les externes, à multiplier les objets religieux, à donner un essor à la vie liturgique, mieux ce sera.
Oh, si nous pouvions mettre beaucoup de laïcs au service de Dieu! Ce serait une grande gloire rendue au Seigneur et une grande contribution au salut des âmes. Partout où c'est possible, qu'il y ait votre sigle, même si l'œuvre est exécutée par d'autres. Certes, il est préférable que vous puissiez posséder vos machines, toutes celles dont vous avez besoin pour les différents travaux.

Suivez les règles de la liturgie et ayez du goût artistique. Suivez bien l'Église en tout. Il y a des images, des tableaux, des statues où il n'y a pas du tout de dévotion mais plutôt de la profanation, même dans les églises. Faites des choses claires, et faites-les bien. Plus vous rendez la chose difficile, moins elle sera populaire. Le symbolisme est plus difficile, mais vous devez lui donner sa part. Ayez surtout soin de ce qui sert pour la messe. D'ailleurs, la liturgie a déjà des modèles si nombreux qu'avant d'inventer, il est bien de recopier, si la voie gardée est bonne. Mais au fur et à mesure que l'esprit liturgique se développe, on pourra aussi précéder, faire de beaux travaux, créer.
Lorsqu'elle est trop aride, l'invention est dangereuse. En premier lieu, faites bien les choses communes; veillez à les faire de mieux en mieux et à les multiplier pour qu'elles servent à chaque paroisse, à chaque famille.

Ce genre d'apostolat peut pénétrer même parmi les païens, et sous un certain aspect, il sera beaucoup plus utile et efficace que d'autres formes d'apostolat. Le beau plaît toujours, il rencontre et chante toujours la gloire de Dieu.

Imitez la nature, reproduisez les œuvres de Dieu. Si Marie n'est pas bien représentée, autant que c'est possible, elle ne suscite pas la dévotion que devrait susciter une image de la toute belle.

Le sens liturgique, le goût artistique sont des dons de Dieu. Demandez-les pour sa gloire et pour le bien des âmes. Plusieurs conversions s'opèrent par le sentiment. Par exemple, une messe bien célébrée, une louange chantée avec dévotion, que de bonnes impressions elles peuvent laisser dans une âme et comme elles peuvent la rapprocher de Dieu! Les belles choses conquièrent les cœurs.
Il y a trois voies pour obtenir des conversions: éclairer les intelligences, secouer les volontés, émouvoir le sentiment.

Dieu sera avec vous dans votre apostolat parce que vous l'accomplissez pour sa gloire et que vous êtes animées par son amour.
Arrivez à tous par le moyen de l'apostolat liturgique. Arrivez aussi à ceux qui, bien qu'ils ne sachent pas lire, ont les yeux pour voir. Par exemple, comme une Bible en cartes postales ou en images serait intéressante et édifiante! Et comme il serait utile d'illustrer ce qui concerne le dogme, la morale, le culte. Travaillez avec zèle. Jus-qu'où irez-vous? Je ne sais pas vous le dire. Cela dépend du nombre de vocations et de l'application de chacune dans l'apostolat. Mettez-y la pensée, la volonté et le cœur. Souvenez-vous que Qui me représente aura la vie éternelle (Si 24, 31). Donc, courage et de l'avant!

Maintenant, récitez l'acte de contrition. Je vous donne la bénédiction avec l'indulgence plénière rattachée aux Exercices Spirituels. Terminez bien cette sainte retraite. Commencez une année spirituelle intense. Le regard toujours orienté vers le paradis.
Effeuillons le calendrier de la vie jusqu'à arriver au dernier jour qu'on appelle le jour de la mort, mais que moi, je préfère appeler dies natalis, le jour de l'entrée au ciel.